Les origines de la Franc-Maçonnerie

L'histoire de la franc-maçonnerie peut être divisée en trois grandes périodes :

1. La franc-maçonnerie dite opérationnelle formée exclusivement par des gens de la construction. C'est la maçonnerie des bâtisseurs de cathédrales. Ces maçons opératifs se déplaçaient de ville en ville, et pour leur usage ils utilisaient un local appelé "Loge", dont ils se servaient pour se rencontrer, préparer leurs plans, se reposer et stocker leurs outils. Ils ont été appelés les francs-maçons, car ils ne généraient aucune querelle et étaient francs, c'est-à-dire libres. Ils observaient les règles et les secrets de l'Art de bâtir. Entre autres obligations, ils avaient le devoir de solidarité.

2. Quand a été terminée la construction des cathédrales vint le moment où ils ont commencé à élargir leur champ d'intérêts vers les sciences et les philosophies, déplaçant le caractère opératif vers le monde de la connaissance et du perfectionnement intérieur.

3. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, la franc-maçonnerie opérationnelle devint la Franc- Maçonnerie moderne, dite spéculative. Tant les obligations des métiers, comme les outils devinrent symboliques. Les techniques de construction devinrent amélioration spirituelle et morale de la société.

 

Historique résumé de la Grande Loge de France

Héritière des premières loges parisiennes de 1728 fondées par les anglais et résultant de séparations et de fusions au long de l'histoire, l'actuel Grande Loge de France est la plus importante et historiquement la plus ancienne obédience maçonnique française pratiquant le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA).

À partir de cette date, d'autres loges françaises s'établirent très rapidement en province jusqu'en 1738 où toutes ces loges s'uniront pour former la première Grande Loge de France.

À la veille de la Révolution française, l'Ordre Maçonnique français avait conquis un statut considérable dans le pays : plusieurs dizaines de milliers de francs-maçons se répartissaient entre deux obédiences : Grande Loge de France (GLDF) et Grand Orient de France (GOF) (fondé en 1773). Les deux obédiences fusionneront temporairement en 1799.

En 1804, se créa le Conseil Suprême de France du Rite Ecossais Ancien et Accepté, suscitant la réunion d'une Grande Loge plénière d'Écosse. Le Conseil Suprême existe toujours, (Rue de Puteaux à Paris), et possède compétence sur les hauts grades.

À la fin de cette année, Napoléon contraint les francs-maçons à accepter une seule obédience, le Grand Orient pour ses trois premiers niveaux (Apprenti, Compagnon et Maître), autorisant le Conseil Suprême à maintenir son autorité sur les autres grades de la franc-maçonnerie en France. Dans les années suivant la chute de Napoléon, sa volonté ne fut pas respectée et la Société Maçonnique évolua vers la création de nombreuses loges qui ne dépendaient pas du Grand Orient. Progressivement, ces loges se réunirent sous l'autorité du Conseil Suprême de France.

La relation des Frères, qui appartiennent à l'une ou l'autre des obédiences, est harmonieuse, conviviale et fraternelle. Il convient de noter que, malgré leurs différences, la fraternité des francs-maçons a toujours prévalu, ce qui est un phénomène rare, en tant que tel, et mérite d'être souligné.

L'année 1877 marque une étape importante dans l'histoire de la franc-maçonnerie en France : le Grand Orient autorise ses Loges à renoncer à l'invocation au Grand Architecte de l'Univers – et à la Bible -, éléments clés de la franc-maçonnerie, provoquant de fait de profonds changements dans la Société maçonnique.

Le Conseil Suprême de France devint alors l'autre pôle français de la franc-maçonnerie. En 1894, quatre-vingt-dix ans après sa fondation, se réalisa la «renaissance» de la Grande Loge de France dans sa forme juridique actuelle et le Conseil Suprême lui conféra autorité sur les trois premiers degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Interdit en 1940, tout comme les autres obédiences françaises, la Grande Loge de France se reconstitue le 17 Septembre 1945. La Deuxième Guerre mondiale a été sans aucun doute la période la plus difficile jamais connue par la franc-maçonnerie en France, car elle a été interdite et persécutée par le Gouvernement français (de Vichy) et par les forces d'occupation allemandes.

Aujourd'hui dans la deuxième décennie du XXIème siècle, la force de la Grande Loge de France (en France) rassemble 30 000 "frères".

 

Résumé chronologique de la Grande Loge de France

1738 : avec l'élection d'un Grand Maître français, le duc d'Antin, naquit la première Grande Loge de France.

1804 : création du Conseil Suprême de France du Rite Écossais Ancien et Accepté. Cette création provoque la réunion d'une Grande Loge plénière d'Écosse. Le Conseil Suprême est le gardien et le conservateur du rite.

1894 : Le Conseil suprême accorde l'autonomie à l'actuelle GLDF, en lui déléguant l'autorité sur les trois premiers degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

1904 : La Grande Loge de France obtient son autonomie complète et définitive.

1940 : Comme d'autres loges françaises, la GLDF est interdit par les nazis. Elle se reconstituera le 17 septembre 1945.

2009 : La Grande Loge de France compte 30 000 membres actifs répartis dans plus de 780 loges. Un tiers de celles-ci à Paris et dans ses environs. Le reste se distribue dans les diverses provinces de France et une pour une trentaine à l'Outre-mer.